Les toitures végétalisées : une évaluation des bénéfices écologiques en Ile-de-France - Ex sur Seine Musicale à Boulogne - Institut Paris Region - ARB - 2021-05-15

Date du jour 15.05.2021
Titre de votre information Les toitures végétalisées : une évaluation des bénéfices écologiques en Ile-de-France - Ex sur Seine Musicale à Boulogne
Information succinct Ci-dessous, analyse d'Anne Marie ROMÉRA - LaSPAV

Les toitures végétalisées : une évaluation des bénéfices écologiques en Ile-de-France, Mai 2021.
Source : Institut Paris Région, Agence régionale de la biodiversité, Note rapide n° 890,

La toiture végétalisée de la Seine Musicale à Boulogne datant de 2017 a été l’un des 36 cas analysés dans le cadre de l’étude « GROOVES » (pour Green ROOfs Verified Ecosystem Services ou « Évaluation des services écosystémiques des toits végétalisés »). Cette étude a permis d’évaluer plusieurs paramètres, comme la flore, la faune, les mycorhizes (champignons), les bactéries du sol et d’autres fonctions écologiques.

Construite en 2017, la toiture intensive de la Seine musicale, à Boulogne-Billancourt, est déjà̀ colonisée par 22 espèces de plantes spontanées et 65 espèces d’invertébrés, dont le grillon bordelais, rare dans la région.

Certains paramètres de conception font varier la biodiversité, comme la qualité du substrat et sa profondeur,ainsi que la hauteur du bâtiment. L’effet semble positif sur la richesse en plantes jusqu’à environ 10 mètres de hauteur, soit trois étages, mais celle-ci n’augmente plus passé cette valeur. La richesse floristique augmente en fonction de l’épaisseur du substrat jusqu’à 25 cm d’épaisseur, tandis que la diversité en pollinisateurs continue d’augmenter au-delà de ce seuil. La composition du substrat joue également un rôle important dans l’installation d’une flore diversifiée : une teneur en argile d’environ 10 % et en sable autour de 60 % permet un maximum de richesse floristique.

La profondeur du substrat est la variable clef pour assurer l’efficacité des services écosystémiques : les toitures extensives ( 0-15 cm) s’avèrent en moyenne 50 % moins performantes que les toitures semi-intensives ( 15-30 cm) et intensives (> 30cm) dans les services évalués (flore, invertébrés, rafraîchissement urbain, pollinisateurs, rétention en eau).

Contribution au rafraichissement urbain

Afin d’évaluer le potentiel de rafraîchissement des toitures végétalisées, l’évapotranspiration des végétaux (eau transférée du substrat vers l’atmosphère par la transpiration des plantes) a été évaluée par le Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement (Cerema) sur 14 d’entre elles, en été et à l’automne. Les mesures d’été varient entre 7 W/m2, ce qui correspond à une évapotranspiration faible – et donc un faible potentiel de rafraîchissement –, et 190 W/m2, soit une évapotranspiration plus forte. Seulement 6 toitures sur les 14 étudiées présentent des valeurs d’évapotranspiration supérieures à 100 W/m2 et seraient donc en capacité de rafraîchir la surface de la toiture, mais pas nécessairement au-delà. Les résultats semblent confirmer l’importance de l’épaisseur du substrat et du type de végétation. Néanmoins, ces mesures sont influencées par les conditions microclimatiques locales (ombrage, passages nuageux, circulation du vent...) et peuvent présenter de fortes variations. Enfin, l’évapotranspiration est, par nature, dépendante de la disponibilité en eau dans le substrat, et pourrait donc être restreinte en cas de canicule ou de sécheresse prolongée. À l’échelle de la ville, la contribution au rafraîchissement urbain par la végétation en toiture semble minime par rapport à celle d’autres espaces de nature au sol (alignements d’arbres, espaces boisés, etc.).

L’étude « Grooves » vient confirmer que ces milieux originaux peuvent servir d’habitats de substitution ou de refuges complémentaires aux autres espaces verts urbains. Pour autant, l’effet de mode entourant la végétalisation du bâti ne doit pas servir de caution verte à des projets d’aménagement contribuant à l’artificialisation des sols. Leur mise en œuvre n’est acceptable qu’en complément d’une politique de sobriété foncière, de maintien de la pleine terre et de reconquête de la nature à toutes les échelles.

Cette conclusion nous offre un bon argumentaire : les toitures végétalisées à condition d’être bien conçues (plus de 30 cm de substrat et composition riche de ce substrat) peuvent avoir un effet complémentaire aux autres espaces végétalisés mais ne compensent en aucun cas l’artificialisation des sols. De plus, vu la hauteur des bâtiments, l’effet de rafraîchissement est annulé par l’entrave à la circulation de l’air…

Anne Marie ROMÉRA - LaSPAV

➨ Récap Analyse performance des toitures végétalisées

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